Les Orteils de la Chèvre
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Sous l'Etendard à la Chèvre Noire, nous sommes les Braves Compaings

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Sous l'Etendard à la Chèvre Noire, nous sommes les Braves Compaings  Empty Sous l'Etendard à la Chèvre Noire, nous sommes les Braves Compaings

Message  La Chèvre Noire Mar 18 Sep - 9:22



Les cavaliers commençaient à apparaître au loin, mince frise d'archers à cheval frémissant et tournoyant dans la chaleur de plus en plus forte.
Ils traversaient devant le soleil et ils émergeaient de cette mer vaporisée pareils à des fantômes brûlés, les jambes des chevaux soulevant une écume irréelle, et ils se cachaient aux regards dans le soleil et ils tremblaient et se fondaient dans la lumière puis ils se divisaient de nouveau et grossissaient par plans successifs en de sinistres métamorphoses et ils commençaient à s’agglutiner quand se dessina au-dessus d'eux dans le ciel envahi par l'aube une infernale réplique de leurs rangs qui chevauchaient énormes et renversés les jambes des chevaux incroyablement allongées piétinant les minces et hauts nuages des cirrus et les anti-guerriers hurlants, suspendus immenses et chimériques à leur montures, et leurs farouches stridulations retentissant à travers la cuvette plate et stérile des terres argentées comme les cris d'âmes rejetées du monde d'en bas par on ne sait quel accroc dans la trame des choses.
Les flèches arrivèrent, montant dans le ciel bleu avec le soleil sur leurs empennes, puis accélérant soudain et passant avec un sifflement évanescent comme un vol de canards sauvages.

Le premier mort gisait dans une coulée sablonneuse.

Et la première face peinte apparut.

Les cheveux de l'homme à leur tête étaient longs et noirs et ternes sous la poussière.
Il avait des bandes de peinture blanche en travers des joues et des figures exécutées à la peinture rouge foncé au-dessous des yeux et au-dessus de sa barbe longue et noire.
Une horde fabuleuse de lanciers et d'archers à cheval le suivait dont les boucliers couverts d'éclats de miroirs brisés projetaient des milliers de soleils éclatés dans les yeux de leurs ennemis. Une légion d'horreurs à demi nues ou habillées de tenues attiques, ou vêtues de toilettes surgies d'un rêve fébrile, d'une garde-robe de peaux de bêtes et soyeuses fanfreluches et de morceaux de cuirasses encore marqués du sang de leurs précédents propriétaires, manteaux de pirates transpercés, gambisons de chevalier et cotte de mailles, l'un en chapeau de bouffon et un autre avec une mitre de prélat brandissant une crosse et un autre avec des bas blancs de demoiselle et un voile de mariée taché de sang et un autre recouvert de poils noirs comme une bête fauve, un trou à la place du nez et celui-là le visage laiteux et les chairs molles comme un abcès mûr, les dents sales et taillées en pointe grognant et couinant comme un goret tandis qu'un centaure à la peau cuivrée faisait tintinnabuler ses sonnailles aux côtés d'un grand échalas voûté, l’œil vicieux et la lippe mauvaise, enveloppé dans les robes furtives du gris modeste des mestres éclaboussées de sang accoquiné d'un elfe au port de tête altier tout de soies vêtu et de dentelles fines souillées d'un rouge glaireux d'une la blondeur raffinée parfumée aux chairs grésillantes et aux fragrances de rose toutes féminines et quelques uns coiffés de couvre-chefs de plumes de coquatrix ou de casques de peau brute rehaussés de cornes de chèvre et un autre arborant un surcot mis devant derrière mais à part cela tout nu et un autre dans l'armure d'un orc barbare, le plastron et les épaulières montrant encore les profondes indentations d'anciens coups de masse d'armes ou de sabres portés dans un autre pays par des créatures dont le squelette n'était que poussière, et beaucoup avec des nattes traînant à terre nouées au crin enchevêtré d'autres animaux et les oreilles et la queue de leurs chevaux galonnées de bout de toile de vive couleur et un autre sur un cheval dont la tête tout entière était peinte au vermillon et tous les visages des cavaliers criards et grotesques grimés comme une compagnie de clowns à cheval, mort hilare, tous hurlant dans une langue barbare et chargeant au galop comme une horde surgie d'un enfer encore plus atroce que la terre sulfureuse du Jugement, éructant et jappant et enveloppés de fumée comme des créatures vaporeuses des régions inconnaissables où l’œil s'égare et la lèvre palpite et bave.

Une bruissante volée de flèches passa à travers les rangs et des hommes, des hommes vacillèrent et tombèrent.
Les chevaux se cabraient et plongeaient et les hordes s'élancèrent le long de leurs flancs et tournèrent et chargèrent droit sur eux avec des lances.
C'était partout des hommes et des femmes qui se débattaient et des hommes à genoux qui basculaient et empoignaient leur ombre sur le sol et des hommes transpercés d'un coup de lance et saisis par les cheveux et arrachés debout et des chevaux de guerre qui piétinaient les hommes tombés à terre et un petit poney à la face blanche et à l’œil glauque, monté par un nain tressé émergea de ce brouillard de sang et menaça d'un claquement de ses mâchoires comme un chien.

Parmi les blessés certains semblaient hébétés et incapables de comprendre et d'autres étaient pâles sous les masques de poussière et d'autres s'étaient souillés ou s’étaient écroulés sur les lances des sauvages.

Ceux-ci conduisant maintenant une frise endiablée de chevaux lancés tête en avant avec leurs yeux révulsés et leurs dents limées et de cavaliers nus avec des gerbes de flèches serrées entre les mâchoires et leurs boucliers qui étincelaient dans la poussière et revenant dans un piaulement de flûtes d'os sur un autre flanc des rangs déchiquetés en se laissant glisser le long de leurs montures le talon suspendu à la longe de garrot et leurs petits arcs tendus par-dessous l'encolure allongée puis se redressant comme des mannequins de foire, certains avec des figures de cauchemar peintes sur la poitrine, piétinant ceux qu'ils avaient démontés et les transperçant et les assommant et sautant de leurs montures avec des couteaux et des haches et trottant curieusement de-ci de-là sur leurs jambes torses comme des créatures contraintes à d'étranges modes de locomotion et arrachant aux morts leurs vêtements et les saisissant par les cheveux et passant leurs lames autour des crânes, épousant les gorges des vivants et levant bien haut leurs têtes attifés de leurs sanglantes perruques et tailladant et tranchant dans les corps dénudés, déchirant les membres, les têtes, vidant les torses blancs ou verts, d'écailles ou de cuir, et brandissant à pleines poignées de viscères, d’organes génitaux, quelques-uns parmi les sauvages tellement imprégnés de matières sanglantes qu'ils semblaient s'y être roulés comme des chiens et d'autres qui se jetaient sur les mourants et les sodomisaient en poussant de grands cris à l'adresse de leurs compagnons.

Alors les chevaux des morts surgirent au galop de la fumée et de la poussière et se mirent à tournoyer dans un martèlement de cuirs et de crinières sauvages avec des yeux blanchis par la peur comme des yeux d'aveugles et quelques-uns transpercés de coups de lance et ils trébuchaient et vomissaient du sang tandis qu'ils tournaient à travers le champ de carnage pour disparaître dans un bruit de harnais.

« Les Orteils de la Chèvre », ceux qu'on nomme avec crainte « Les Pitres sanglants » venaient d'envahir les Terres d'Argent pour y commettre les plus atroces forfaits.


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Tremble désormais, peuple de Sarwyen, ils n'auront ni pitié ni largesse pour aucun d'entre vous !



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